Une autre!

Voilà, une autre année finie. Et de une! La prochaine me rapproche peu à peu de la fin. Car je sais, surtout depuis l’épisode du cancer, que j’ai une date de péremption inscrite quelque part dans mes gènes. Un jour, le code à barre ne répondra plus. On aura beau le scanner…

Il n’y aura plus de «je». Y aura-t-il d’ailleurs encore quelque chose? J’en ai toujours douté, même dans mes années de ferveur religieuse ou dans celles de la foi au nirvana et à la réincarnation à laquelle je me raccrochais pour ne pas sombrer dans la folie, devant ce vide que je pressentais depuis si longtemps et qui se révélait à moi.

J’ai beau parler tous les jours à mon père, ma mère, mon frère et même à Alice, ma chatte, morte en 2008, je suis loin d’être sûr qu’ils m’entendent. Je le voudrais, certes, mais je n’en ai aucune certitude. Et s’ils sont quelque part, peut-être sont-ils passés à autre chose, bien heureux d’avoir laissé leur vie terrestre derrière eux. Je n’ai peut-être aucune place dans leurs souvenirs; en ont-ils d’ailleurs, des souvenirs? Si oui, cela reviendrait à dire qu’ils continuent leur vie d’ici et qu’ils en portent encore le fardeau.

Je n’ai jamais autant réalisé que le christianisme n’est rien de plus qu’une mythologie comme les autres qui l’ont précédée. Noël n’a-t-il pas après tout été plaqué sur une fête, dite païenne. Copier/coller. Oublier la fête du Soleil et la remplacer par une histoire à dormir debout d’un enfant qui vient au monde dans une crèche, et dont les anges annoncent l’arrivée à des bergers qui s’ennuient tellement dans leur bergerie qu’ils sont prêts à tout pour se changer les idées. Quitte à entendre des voix chanter Gloria!

L’Église est une secte qui a réussi à s’imposer. Après avoir voulu — et avoir presque réussi —  régenter le monde à coup de terreur, comme le fait un certain islam, elle a dû se résoudre à se déguiser en douce brebis, porteuse de paix. Mais son jupon dépasse. À preuve, les récriminations de la curie à l’égard du pape qui essaie — peut-être joue-t-il lui aussi un jeu — de ramener l’Église à l’essentiel. S’il ne finit pas assassiné, c’est peut-être que le Dieu auquel il croit existe vraiment.

Comme chaque année, j’ai envoyé des vœux et j’en ai reçu. Automatisme. Tentative de m’accrocher à des rituels. Comme l’arbre de Noël que j’ai fait et que je me suis empressé de défaire, hier, 2 janvier. Fini le temps des mascarades. Reste celui de l’ordinaire. Comme un alcolo, je me raccroche au «un jour à la fois».

Je crois que c’est la première fois — une première, c’est rare — que j’envisage le vide qui m’attend sans vouloir m’en expliquer. Au diable les parce que! Fini les justifications!

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About pgue

Auteur, rédacteur, scripteur et «prête-plume», comme on dit maintenant dans le métier.
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