Le bon peuple du Québec, les « petites gens » ou les « humbles », comme on les appelle avec condescendance, ont préféré encore une fois la servitude à la dignité. Ils ont une prédilection pour vivre à genoux. Leur passé catho les y a placés et, même si les églises sont vides, ils continuent à bien se sentir, humiliés, les genoux calleux. Ils ont toujours, ou presque, respecté l’injonction du Minuit, chrétiens : peuple à genoux — je ne mets pas de majuscules au mot peuple, c’est voulu, car celui-ci ne la mérite pas.
Eh bien, qu’il y reste! Mais ce sera sans moi. Je me retire dans mes terres. Qu’il se débrouille, le bon peuple. Et que je n’en entende pas un se plaindre du gouvernement…
En ce matin gris et pluvieux — pour ne pas dire : mardi noir — du 8 avril, je fais moi aussi une promesse électorale : celle de ne jamais plus voter. Ma « vie politique » s’arrête ici.