Cette année-là, au printemps, j’écoutais Il faut savoir, une chanson d’Aznavour. Je la remettais une fois après l’autre sur la platine : «Et malgré ce qui nous en coûte, partir sans se retourner…»
On n’oublie jamais son premier amour. Surtout quand on a pensé qu’on ne pourrait pas vivre sans lui. «L’amour, c’est comme un jour; ça s’en va, ça s’en va l’amour…» Encore Aznavour. Une autre chanson.
C’était au temps jadis. Je venais d’avoir dix-huit ans. Je n’étais ni beau comme un enfant ni fier comme un homme (ça, c’est une chanson de Dalida). J’étais immensément grand, maigre, rien pour attirer le regard. Surtout pas celui que j’avais tant désiré. Je venais d’avoir dix-huit ans et ce fut la pire année de ma vie.