Été 2016

Comme tous les autres avant lui, et ce, depuis toujours, je crois, je déteste déjà l’été qui commence. Toute cette lumière, si tôt le matin et si tard le soir. Comme chantait si justement Dominique Michel, à propos de l’hiver dans son cas, j’« haïs » l’été, et cette loi qui veut que nous devions être contents de son arrivée, et surtout, de sa durée, la maudite, que les gens comme moi doivent supporter jusqu’à la fin septembre. Et même à ce moment, elle nous nargue encore, nous les désespérés de l’été.

Comme les ours, à l’hiver, je voudrais rentrer dans mon appartement, tirer les rideaux et m’endormir, Cannelle collée sur moi, du sommeil du juste. Je dois souffrir de dépression estivale. Et ça remonte loin. Je me rappelle le combat que je devais mener, chaque été, lors des vacances du collège. J’étais partagé entre la joie de retrouver mes parents, mon frère, mon chien, et le détestable temps qui s’allongeait, à perte de temps, jusqu’au retour au collège à la mi-août. Il continuerait de me narguer jusqu’au jour béni entre tous où nous changerions l’heure, et que le soleil disparaîtrait en fin d’après-midi. En fin et enfin!

J’ai peut-être des origines vampires. On ne sait jamais. Ces Guenet et ces Jean de Paris dit Poitras, venus de la Bretagne ou de la Normandie, fréquentaient peut-être des lieux hantés par des gens, dont le sang n’était peut-être pas très fort. Si je ne savais pas l’origine de la faiblesse actuelle du mien, je me poserais des questions. Qu’on se rassure, en ce qui me concerne, ce sont les traitements de chimio et de radio qui l’ont affaibli et qui me font consommer, depuis, un joli comprimé tout rouge de honte, chaque matin.

(Au moins, j’ai subis ces tratements — le mot est volontaire — à l’automne, ma saison préférée, pour citer le titre d’un film d’André Téchiné, où Catherine Deneuve baragouinait déjà. Maintenant, on croirait entendre Françoise Sagan quand elle ouvre sa bouche joliment refaite.)

Voilà, j’ai dit, comme signe parfois ma petite-cousine Virginie ses statuts FB.

Signe de ma grandeur d’âme, je vous souhaite tout de même un bon été, vous, mes fidèles lecteurs.

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About pgue

Auteur, rédacteur, scripteur et «prête-plume», comme on dit maintenant dans le métier.
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